''Emera, tu es un homme maintenant, tu n’as plus besoin de mon argent''. Ces mots, citation du père d’Emera furent le premier élément déclencheur d’un événement qu’Emera redoutait depuis longtemps : le jour où il allait devoir trouver un boulot. Malheureusement pour lui, personne ne cherche vraiment à employer un gradué de la croix-vraie à part… l’académie de la croix-vraie. Au départ, il s’était dit qu’il ferait bien concierge et qu’il irait à la chasse aux démons dans ses temps libres, mais quelqu’un qui n’a jamais ramassé sa chambre ne pourrait pas vraiment exceller dans ce boulot. C’est ainsi que furent rayés les uns après les autres plusieurs emplois potentiels (plusieurs, que dis-je, pratiquement tous.) Évidemment, il pouvait toujours être professeur pour les jeunes exorcistes en devenir, mais franchement, que pourrait-il enseigné, lui qui ne faisait jamais ses propres travaux. C’est en se promenant près de l’académie que le deuxième et dernier élément déclencheur.
Parlant avec un ancien ‘’copain’’ de classe (par copain, j’entends personne sur qui il pouvait copier sans se faire dénoncer), il apprit la mort de leur ancien professeur d’escrime, seule matière où Emera avait excellé. Le pauvre avait été trucidé par des démons un peu trop forts pour lui. Les engrenages du cerveau d’Emera se mirent à tourner beaucoup plus rapidement qu’à leur habitude, et une idée de génie lui vint : Le professeur avait bien besoin d’un remplaçant, avec son passé à l’académie (et une petite lettre de recommandation son père), Emera décrocherait sans problème une entrevue, et fort probablement le seul emploi possible pour lui. Bien sur, il était jeune et se retrouverait probablement avec des élèves à peine plus jeunes que lui, mais il s’imaginait déjà une pauvre élève prête à tout pour une bonne note… Revenant à la réalité après cette agréable rêvasserie, il exposa son plan à son père, lui expliquant qu’il aimerait beaucoup avoir cet emploi (omettant l’histoire de l’`élève désespérée). Alors la lettre fut envoyée, et quelques ours plus tard, son père l’informa qu’il lui avait décroché une entrevue avec le directeur de l’école. Merde… en espérant que Mephisto ne se souvienne plus de lui, parce que sinon, il était foutu d’avance. Emera avait tellement joué de son ‘’immunité’’ à la suspension face au directeur… un peu trop même… Sceaux d’eau sur les portes, coussins péteurs, poil à gratter… Il avait fait tous les coups possibles au directeur. Bien sur, son père avait fini par l’attraper par le collet et l’avait forcé à s’excuser autant au directeur qu’à ses propres ancêtres qu’il avait ‘‘bafoués’’ en salissant leur honneur. Après cet événement, Emera avait foutu la paix au directeur, mais il devait lui avoir laissé de mauvais souvenirs…
C’est donc en se croisant les doigts, mais sans stresser, histoire d’économiser de l’énergie, qu’il se rendit au bureau du directeur de l’académie. Il donna quelques coups légers sur la porte, puis entra. Il prit place sur une chaise en face du bureau.
-je viens pour l’entrevue
Jeu 5 Avr - 18:29